L’aventure commence, comme toujours avec sa part d’obstacles et d’incertitudes pour chacun. Pour ma part, après 8 ans de présence dans le VR8 France, je ne suis inscrit sur la liste des sportifs de haut niveau « Elite » du ministère de la jeunesse et des sports que jusqu’au 31 décembre 2005. En avril 2006, je demande à mon entreprise, EDF, qui m’a toujours soutenu, du temps pour l’entraînement et les compétitions. Elle est d’accord, à la condition que je sois réinscrit sur la liste des sportifs de haut niveau. Malheureusement les délais administratifs sont échus. Je ne pourrai pas bénéficier de détachements pour les entraînements et les compétitions.

En 2006, au niveau international, les équipes fortes sont les américains, avec 2000 sauts d’entraînement, les Italiens, avec 1800 sauts, les Russes, avec 2000 sauts, les Belges, 1600 sauts et les Norvégiens, 1600 sauts et des dizaines d’heures de soufflerie à leur actif. Nous n’atteignons, grâce à l’implication du centre de Gap-Tallard et du CP Nice qu’un volume d’entraînement de … 101 sauts. Malgré l’expérience accumulée pendant de nombreuses années en compétition, le groupe est conscient qu’avec seulement quelques dizaines de sauts, il est difficile d’espérer, sauf miracle, un très bon résultat aux Championnats du Monde.

La philosophie du groupe est basée en priorité sue le plaisir de voler ensemble, sans pression. Nous sommes tous animés par la passion de la compétition et nous partageons une grande complicité. L’objectif est de finir dans les 5 premiers et d’approcher 21 points de moyenne. Pour trois d’entre nous, ces Championnats du Monde seront les derniers. Nous voulons représenter la France dignement.

Mon expérience du VR4 est bien inférieure à celle de mes coéquipiers, qui sont tous de grands spécialistes, avec des titres prestigieux : vice-Champion du Monde en 2001 en Espagne et en 2004 en Croatie, Champion du Monde en 2003 à Gap. Depuis 1987, toutes les équipes de VR4 françaises ont toujours fini premières ou deuxièmes lors des Championnats du Monde. En outre, j’ai la lourde tâche de remplacer, en seulement 100 sauts, Marin Ferré. Si nous terminons au-delà de la cinquième place, la responsabilité en incombera à Polo. J’avoue que je ressens une certaine tension.  Il va falloir rester concentré jusqu’au bout, ne rien lâcher quoiqu’il arrive. « Rien à perdre » sera mon credo ; Notre préparation  à la compétition s’articule autour de 2 stages d’entraînement à Gap ; généralement, nous effectuons 10 sauts le matin et l’après-midi est consacrée aux débrieffing, chez Davide. L’entente est  parfaite. Le budget fédéral est réservé aux équipes espoirs ; nous respectons cette décision (je tiens à confirmer ce point ici. Contrairement à certaines allégations, notamment sur internet, nous n’avons ni « pris la place des jeunes », ni « profité du budget fédéral »). Nous sommes soutenus par le Centre de Gap-Tallard et par notre ami JP. Roso, Président du CPN qui nous permettent d’ effectuer une centaine de sauts. La société Icarius, Corrine Fitgérald, finance le voyage en Russie. La société Basik Air Concept, Jérôme Bunker, met à notre disposition du matériel pour les Championnats de France et l’entraînement. La société VIGIL, Yahnn Brohnnec nous offre les système de sécurité. Notre ami Bernard Conédéra, directeur de la cave des vignerons réunis de Sainte Cécile les vignes, est chargé … de la lutte contre la déshydratation.